jeudi 7 juillet 2011

La salle de bains

La salle de bains aurait encore pu servir (si l'eau n'avait pas été coupée) à notre arrivée, mais elle était dans un triste état... Hormis la baignoire en fonte (ces bêtes-là sont increvables), dont seuls les pieds étaient rouillés, rien n'était conservable en l'état : le faux plafond était pourri par l'humidité, si on avait le malheur d'ouvrir la fenêtre on mettait 10 minutes à la refermer, 2 épaisseurs successives de carrelages étaient collées sur du plâtre désormais complètement bouffé par l'humidité. La couleur des carreaux et les joints moisis n'étaient pas du plus bel effet. Quant au revêtement de sol plastique collé à la hâte au carrelage, il n'assurait évidemment aucune étanchéité du sol. Sans parler de la trappe sous la baignoire inaccessible tant elle était rouillée, du conduit de ventilation complètement colmaté (on comprend mieux pourquoi l'humidité avait tout bouffé), de la fenêtre scellée dans... la mousse polyuréthane, de la porte complètement pourrie...

Quelques images pour mieux saisir l'ampleur de la catastrophe, qui se dévoilait au fur et à mesure de la démolition. Bienvenue donc dans la salle de bains!

son magnifique carrelage, la tuyauterie bien droite au centre qui inspire confiance...
son superbe faux-plafond... et la grille de ventilation, en bas à droite, strictement inutile car le conduit étant colmaté!
les tuyauteries coupées à la barbare, la trappe sous la baignoire rendue inaccessible par la rouille...
le lavabo et ses raccordements... ou ce qu'il en restait!
la fenêtre, carrément scellée à la mousse polyuréthane! (qui n'aime pas le soleil et les intempéries, la preuve...)
en dégageant la baignoire, en pétant le carrelage et en retirant le faux-plafond, le summum de l'horreur apparaît progressivement...



à droite, un robinet fuyard suite à un simple malencontreux mouvement de poignet. Comme vous pouvez le constater, on a contenu la fuite avec les moyens du bord : ouverture de la cana d'évacuation (par bonheur située juste en-dessous) à la perceuse puis au tournevis, réalisation d'un double entonnoir "maison" calé entre les 2... et le tour était joué en l'attente qu'un plombier refasse proprement toute la colonne d'alimentation et nous pose une vanne d'arrêt propre et étanche!
Sur cette photo on voit clairement le bon état du plâtre derrière le carrelage, littéralement bouffé par l'humidité. Inutile de dire qu'il n'adhérait plus du tout à la brique...

Notre belle fenêtre, vue depuis l'intérieur. Et au-dessus, l'aspect appétissant du  plafond fraîchement découvert !


Merci à Thibault pour son aide précieuse à descendre la baignoire sur le trottoir, où elle n'est pas restée 2 minutes car déjà 2 personnes se battaient pour la récupérer! Conseil : si vous avez une baignoire en fonte émaillée à dégager, ne vous éreintez pas, vous pouvez passer une annonce pour que des récupérateurs de ferraille viennent la récupérer chez vous, et même leur demander une somme symbolique pour cela! Mais on ne le savait pas encore...

En résumé, aucun regret d'avoir déposé tout ce qui existait, et tout restait à faire! Plusieurs maître-mots pour notre projet pour cette pièce :

  • l'isolation thermique : c'est clairement le point faible de l'appartement, de l'immeuble, et d'une manière générale des constructions datant d'avant les années 80. Ici on est dans une salle de bains qui n'est pas desservie par le chauffage collectif de l'immeuble, et dont 3 des 4 murs donnent directement sur l'extérieur. Autant dire qu'en plein hiver, sans chauffage ni isolation, la sensation à poil des anciens occupants ne devait pas être très agréable au sortir de la douche! On ne voulait pas de ça pour notre projet... Mais l'isolation ça prend de la place, donc il a fallu trouver un compromis entre un isolant performant et en épaisseur suffisamment importante pour améliorer sensiblement le confort, mais pas trop pour réduire le moins possible la surface de la pièce, déjà minuscule!
  • l'étanchéité à l'eau du sol... et à la vapeur d'eau du futur faux-plafond (et des doublages, car qui dit isolation dit condensation entre l'isolant et le mur extérieur, si l'humidité de la pièce parvient à filtrer entre les 2!)
  • créer une bonne ventilation, pour limiter l'humidité et assurer un minimum de renouvellement d'air
  • plus de baignoire, mais une douche, à l'italienne si possible.
Pour ce qui est de la ventilation, l'idée était simplement de réutiliser le conduit 10x10 existant, dont sont équipés tous les immeubles parisiens de l'époque, en y rejetant l'air d'une petite VMC qu'on prévoit d'installer.

Pour ce qui est des 3 autres problématiques, un produit allemand, cher mais très intéressant, répond à nos besoins : le WEDI. Comme vous le constaterez en suivant le lien, il s'agit de panneaux en mousse rigide de polystyrène extrudé, recouvert de chaque côté d'un voile de verre qui le rend carrelable et collable (à l'aide de la même colle à carrelage) sur n'importe quel mur, même irrégulier, comme celui en brique que l'on découvre sur les photos. De par sa constitution, c'est un isolant thermique efficace, léger, imperméable à l'eau et qui ne laisse pas passer non plus la vapeur d'eau.

L'idée est de remonter de la hauteur d'une marche l'ensemble du sol de la salle de bains, pour avoir le receveur et l'ensemble du sol de la salle de bains de niveau. Douche à l'italienne à gauche (au niveau de l'ancienne baignoire), lavabo en face, paroi vitrée entre les 2, des rangements entre les 2 et en partie haute...

A suivre...