Comme vous l'avez compris, la porte d'origine ne tenait pas vraiment mieux la route qu'un vulgaire morceau de carton, d'autant que l'appart avait été squatté... Avec un simple tournevis, on pouvait faire sauter les 2 verrous depuis l'extérieur et rentrer.
Notre 1er réflexe a été d'acquérir une petite alarme d'occasion. L'alarme n'était pas encore installée que déjà nous avions collé en haut de la porte l'autocollant de la marque de l'alarme "protégé par...". C'est tout bête, mais ce petit bout de papier est déjà fort dissuasif!
2ème réflexe : planquer les objets de valeur, parmi les outils acquis. Je pense notamment aux masques respiratoires, qui nous avaient coûté 600€ mais, neufs, valaient près du triple...
3ème réflexe : programmer le blindage de la porte en priorité, parmi une poignée d'autres priorités : avoir de l'eau sur le chantier, rétablir l'électricité en provisoire, installer des WC, reconstituer une porte-fenêtre étanche à l'eau et à l'air.
Ensuite on a planché sur les techniques de blindage. Pour avoir surfé sur le web un certain nombre d'heures sur le sujet, je peux vous dire que s'il y a un métier du bâtiment dont peu de techniques sont divulgués sur la toile, c'est bien la serrurerie! Plus encore que l'électricité, c'est vraiment une chasse gardée! A grands coups de 2 ou 3k€ par porte, c'est vrai que le marché est une petite mine d'or!
Malgré tout, on avait déjà pu se faire une idée assez précise de ce qu'il fallait faire, et visité un couple qui vendait sa vieille porte déjà blindée pour en réutiliser le blindage, lorsque mon père est venu sur Paris et, après avoir visité l'appart, nous a proposé son aide.
Tout a ensuite été très vite :
J'ai transmis à mon père les dimensions de la porte, des plans et coupe de tout ce qu'il fallait réaliser, et il a eu l'immense gentillesse de s'en charger, en mettant à profit son entreprise de construction métallique. On vous passe les subtilités, mais il y en avait beaucoup, beaucoup, beaucoup. On a acquis pour 60€ une serrure d'occasion
A2P 2*, le blindage a été découpé en fonction des dimensions de cette serrure, puis expédié par transporteur depuis le Jura en 11 éléments : le blindage proprement dit, les 2 montants, la barre de seuil, la barre du dessus, les 4 cornières et 2 immenses cales en bois usinées au millimètre près pour restituer l'aplomb et la verticalité du bâti existant, afin de partir sur de "bonnes bases".
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la tôle de blindage avec les 2 trous de la serrure et, à gauche, un montant et les 2 cales en bois |
Quelques jours plus tard, mon père est venu à Paris pour nous aider à monter la porte blindée. Pour ne pas risquer de se louper et de devoir laisser l'appart sans porte d'entrée pendant une nuit voire plusieurs jours, on a préféré blinder la porte du salon (PM, c'était pratiquement la même, à la couleur, l'absence de judas et de serrure près) et laisser la porte existante en place jusqu'au dernier moment.
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Lili en train de coller des contre-plaques pour combler les vides rectangulaires à l'arrière desquels serait fixé le blindage |
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Après la découpe de la porte aux bonnes dimensions à la scie circulaire, mise en place de la tôle, fixée à la porte par une centaine de vis à bois |
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Ca y est, la porte est enfin prête!
Etape suivante : poser la serrure... |
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24 heures plus tard, la serrure était posée avec une contre-plaque (pour compenser l'épaisseur) bricolée dans un bout d'agglo, qu'on allait remplacer avantageusement par une plaque métallique.
Lili à la ponceuse, pour préparer l'étape peinture... |
Puis ce fut la peinture :
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la serrure vue de l'extérieur, avec sa contre-plaque "maison" définitive |
Il s'est ensuite écoulé pas mal de temps avant que l'on se ré-attelle au chantier de la porte.
Notre principale crainte était de ne pas arriver à tout réaliser dans la même journée. En effet, il allait falloir (liste non exhaustive!) :
- retirer la porte existante
- découper la barre de seuil, les cales en bois et les montants aux bonnes dimensions (à vérifier plutôt 2 fois qu'une, et in situ au moment du montage!)
- coller les cales en bois, après avoir raboté si nécessaire les 2 montants existants
- vérifier le niveau et l'aplomb de l'ensemble
- visser les nouveaux montants
- placer la porte sur ses gonds et vérifier que ça ferme bien
- visser la gâche centrale (au niveau de la serrure) en place, et installer les gâches basse (dans le plancher) et haute (au-dessus de la porte)
- placer les cornières à l'extérieur...
Mais on a fini par se lancer, un beau mercredi 3 août, avec l'aide de la soeur de Lili. La journée a duré 14 longues heures, de travail non stop, dont voici quelques épisodes :
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Florent en train de découper la barre de seuil aux bonnes dimensions |
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Lili visse la barre de seuil |
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Caro prête pour raboter |
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Collage de la cale en bois pour compenser la verticalité et mise en place d'une sur-épaisseur sur le mur côté paumelles |
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vissage du montant côté paumelles |
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On place la porte et on essaye : Mais non, ça ne ferme pas ... |
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... Alors il faut encore raboter côté gâche |
A 22 heures, la visseuse nous lâchait à 3 vis de la fin! Il était temps que cette journée se termine.
Désormais la porte ferme mais ce n'est pas encore complètement fini : il faut habiller côté extérieur (car les cales se voient) et mettre en place les cornières. Ce sera la prochaine et dernière étape de la porte blindée!